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Projet d'éducation sexuelle complète (CSE)

Notre projet CSE a pour objectif de sensibiliser, d’inciter et de faciliter l’enseignement d’une éducation sexuelle holistique solide et adaptée à l’âge des adolescents. Notre cible principale est les adolescents scolarisés, mais nos résultats peuvent être utilisés dans des contextes extrascolaires.

Énoncé et justification du problème :

Plus de trente-deux pour cent (32%) de la population camerounaise est âgée de 10 à 24 ans (Population Reference Bureau, 2013). C’est l’une des raisons pour lesquelles la santé et le bien-être de ce groupe de population sont une priorité. La sexualité est un domaine critique de la santé et du bien-être qui nécessite une attention particulière à l’adolescence. Cependant, c’est l’un des domaines pour lesquels les informations fondées sur des données probantes sont très limitées et les discussions sur ce sujet sont très rares dans de nombreux foyers camerounais. Cela laisse les jeunes vulnérables aux problèmes liés au sexe. La connaissance globale du VIH chez les adolescents entre 2008 et 2012 s’élevait à seulement 29,8% pour les garçons et 25,7% pour les filles (UNICEF, 2013). L’UNFPA (2012) indique que les grossesses et les accouchements chez les adolescentes sont la première cause de mortalité chez les filles âgées de 15 à 19 ans. La prévalence du VIH s’élève à 1,0% et 1,8% respectivement pour les garçons et les filles de 15 à 24 ans (UNCEF, 2012). Il existe également une forte prévalence du mariage précoce estimée à 1 fille sur 3 avant l’âge de 18 ans (UNFPA, 2012).
Marinette, une étudiante de 18 ans a confirmé que les aspects psychologiques, sociaux et juridiques de l’éducation sexuelle n’étaient pas enseignés dans son collège. Elle a déclaré que ,
 » Je savais ce qu’étaient les menstruations, lors de ma première expérience. Je me sentais mal à l’aise et je ne savais pas vers qui me tourner. Ma grand-mère m’a dit que si je touchais un garçon, je tomberais enceinte. Je me sentais encore plus mal à l’aise en m’approchant des garçons ». Marinette
Au cours de l’émission de radio,  » Doctor on Call  » sur la radio et la télévision camerounaise le 2 octobre 2016 ; avec la présentatrice, Alice Essambe Tatah et le chef de projet, Desmond Nji, un enseignant a noté que :
‘Bonjour Madame, bonjour à vous et à votre invité. Honnêtement, votre programme est opportun. Je suis en faveur de l’idée que l’éducation sexuelle devrait être incluse dans le programme scolaire. Madame, croyez-moi, le taux de grossesse chez les écolières est alarmant. J’ai surveillé le certificat général d’éducation de juin 2016 dans l’un des centres d’hébergement du pays et j’ai remarqué qu’environ 100 filles de la classe de cinquième année de ce centre étaient fièrement enceintes. » Oncle Tabe Tatoh.
Compte tenu de l’écart massif dans l’éducation sexuelle comme souligné ci-dessus, il devient extrêmement critique de développer un cadre pour redresser les problèmes de la jeunesse et de la sexualité en utilisant les systèmes d’éducation formelle au Cameroun.

Le décret interministériel de janvier 2007 entre les ministères de l’éducation secondaire et de l’éducation de base a approuvé l’éducation à la vie familiale dans les écoles primaires et secondaires du Cameroun. Le cahier des charges de l’orientation/conseil, autrement dit le syllabus, comprend quelques sujets sur la sexualité en dehors de l’anatomie habituellement enseignée dans les cours de biologie et de biologie humaine. Cependant, le contenu superficiel implique que les sujets ne sont pas suffisamment couverts avec l’ampleur que l’éducation sexuelle requiert. D’autres sujets importants tels que le genre et les droits de l’homme doivent encore être élaborés.

Il y aura certainement des retombées économiques et sociales lorsque les jeunes apprendront à prendre des décisions éclairées sur leur sexualité. Ce projet a identifié un problème majeur, à savoir l’insuffisance de l’éducation sexuelle proposée aux adolescents, et a également proposé une stratégie pour résoudre ce problème.

Réflexion sur l’éducation sexuelle

Il incombe principalement à la famille de veiller à ce que ses adolescents aient des connaissances solides sur leur sexualité. Le fait que de nombreuses familles ne parviennent pas à éduquer correctement les adolescents sur leur sexualité renforce considérablement la nécessité d’une éducation sexuelle scientifiquement exacte, adaptée à l’âge et pertinente, à dispenser dans les écoles. Dans les écoles, les jeunes passent un temps considérable qui leur permet de former une société capable de façonner énormément leur approche et leurs réponses aux problèmes du monde extérieur. De même, la société subit les effets du manque d’efficacité des familles dans ce domaine, dans un monde où la technologie et l’exposition aux médias ne cessent de croître. Par conséquent, les familles doivent également être sensibilisées. Il ne s’agit toutefois pas d’un remplacement de la principale responsabilité de la famille ».

Desmond Nji

Étapes franchies

En commençant en 2016 avec le soutien de la subvention de démarrage Women Deliver remportée par Desmond Nji, nous avons franchi des étapes importantes dans les deux premières phases de notre projet CSE :  » L’éducation sexuelle complète : Une approche nécessaire à l’éducation sexuelle dans les écoles secondaires du Cameroun » et « Conduire l’éducation sexuelle dans les écoles secondaires du Cameroun » (DCSE). Nous avons formé des conseillers scolaires au programme CSE et élaboré un manuel CSE pour les écoles secondaires.

Les principales réalisations comprennent :

Le développement de points clés et de propositions pour une éducation sexuelle adaptée à l’âge avec les contributions d’un groupe de référence multisectoriel et la recherche de matériel technique et scientifique.
La mobilisation de l’engagement des partenaires, des promoteurs de la santé sexuelle et reproductive, des jeunes et des fonctionnaires, y compris les inspecteurs nationaux et régionaux de l’orientation/du conseil. Sur les trente-six (36) signatures s’engageant à soutenir l’enseignement efficace d’une éducation sexuelle adaptée à l’âge dans les écoles, vingt-cinq (25) provenaient de fonctionnaires du gouvernement, parmi lesquels des acteurs clés du ministère de l’enseignement secondaire qui ont signé le formulaire d’engagement promettant leur soutien à l’enseignement d’une ESC adaptée à l’âge dans les écoles secondaires (voir section ressources).
Conception, rédaction et production de messages de sensibilisation. Trois (3) réunions de ce type ont été organisées avec des responsables du ministère de l’enseignement secondaire.
Présentation d’un exemple de leçon CSE sur les méthodes de planification familiale à des élèves sélectionnés de l’enseignement secondaire, en présence d’au moins deux conseillers scolaires.
Identification de soixante et onze (71) points clés pour une éducation sexuelle adaptée à l’âge, répartis sur 9 unités et divisés en 3 niveaux : niveau 1-adolescents juniors (≈ 10 à 14 ans), niveau 2-adolescents seniors (≈ 15 à 19 ans), niveau 3-jeunes (≈ 20 ans et plus).
Orientation de trente et un (31) conseillers scolaires, trente (30) enseignants et quinze (15) fonctionnaires du gouvernement sur l’enseignement du CSE adapté à l’âge. Une orientation a eu lieu au lycée bilingue du gouvernement de Bali, région du Nord-Ouest et une autre au lycée bilingue pratiquant du gouvernement (GBPHS) de Yaoundé.
Une (01) émission de radio et une (01) émission de télévision sur la radio et la télévision camerounaise (CRTV) pour faire connaître le projet et l’importance d’un CSE adapté à l’âge.
Une publication sur le Change Magazine a été réalisée.
Une publication en ligne a été réalisée grâce à l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun.
Quatre-vingt (80) élèves de la Government Technical High School (GTHS) de Kumbo, dix-neuf (19) élèves de la Government Bilingual High School (GBHS) de Bali et quatre-vingt-deux (82) élèves de la Government Bilingual Practicing High School (GBPHS) de Yaoundé ont été sensibilisés à un sujet lié au CSE.
Révision approfondie et production du manuel CSE pour les écoles secondaires du Cameroun en utilisant l’approche basée sur les compétences (CBA). Le manuel CSE a été approuvé par l’Inspecteur Coordinateur de l’Orientation et de la Vie Scolaire à la Délégation Régionale de l’Enseignement Secondaire du Nord-Ouest, M. Ngu Michael Scots.
Trente-sept (37) conseillers scolaires supplémentaires ont été formés dans la région du Nord-Ouest du Cameroun, sur la pédagogie du CSE auprès des adolescents dans les écoles secondaires. Cela porte le total des conseillers formés à soixante-huit (68).
Quatre (4) journalistes ont participé à des discussions sur le genre.
Cinquante-quatre (54) adolescents supplémentaires ont été directement impliqués dans le projet, dont cinquante (50) élèves de Kumbo qui ont appris le droit à la vie privée, le genre, les soins des organes sexuels et reproductifs. Cela porte à 221 le nombre d’adolescents qui ont été impliqués dans le projet par le biais des leçons du CSE.
1003 réactions directes du public en faveur du projet.

Les seize (16) réunions en face à face avec des représentants du gouvernement, y compris des décideurs politiques, ont conduit à un engagement accru de la part de 14 décideurs politiques locaux et nationaux qui ont exprimé leur engagement pour la santé et le bien-être des adolescents en augmentant l’accès à l’éducation sexuelle chez les adolescents. Les parties prenantes gouvernementales provenaient des ministères de l’enseignement secondaire, des affaires de la jeunesse et de l’éducation civique, de la santé publique et de l’autonomisation des femmes et de la promotion de la famille.

RESOURCES

2. Engagements en faveur d’une éducation sexuelle adaptée à l’âge dans les écoles secondaires.

Quelques remarques et déclarations des acteurs du projet :

– Lors d’un atelier de révision le 5 janvier 2018 à Bamenda, l’inspecteur pédagogique régional, Jonathan Nshing a déclaré,

‘Je suis enthousiaste à l’idée de participer à cet examen des schémas à utiliser pour l’éducation sexuelle complète qui sont en cours d’élaboration pour être utilisés à l’échelle nationale. Je pense que l’atelier que nous avons eu aujourd’hui était très riche, très engageant parce que nous avons pu examiner les modules que DESERVE et les partenaires essaient de mettre en place et nous avons essayé de les décomposer de manière à ce qu’ils puissent être enseignés dans notre contexte scolaire…. Nous sommes pleinement engagés à produire… un document puissant. . .’

– Lors d’une formation à Bamenda, Ambe Claudine, conseillère scolaire à la Government High School Bafut et présidente de l’Association des conseillers scolaires de Mezam, qui a participé à la formation à Bamenda, a déclaré :
Nous sommes ici pour un séminaire de formation sur l’éducation sexuelle complète organisé par DESERVE ici à Bamenda, dans la région du Nord-Ouest. Je pense que cette activité sur l’éducation sexuelle complète est toujours d’actualité parce qu’en tant que conseillers d’orientation, nous l’avons mise en œuvre dans nos différentes écoles, mais je pense qu’aujourd’hui nous avons eu une nouvelle expérience ; nous avons eu beaucoup d’idées qui nous ont permis d’améliorer nos connaissances et nous pensons que de retour dans nos différentes écoles, nous allons ajouter les nouvelles compétences que nous avons acquises au cours de ce séminaire de formation afin que nos élèves puissent également bénéficier directement de ce que nous avons appris aujourd’hui. Nous sommes les ambassadeurs, et vous avez choisi les bons ambassadeurs pour cette éducation sexuelle complète. Nous allons simplement faire ce que l’on attend de nous et, tout comme Oliver Twist, nous disons que nous attendons avec impatience d’autres séminaires de cette ampleur. Encore une fois, merci.

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